Et voici l’un de mes premiers projets d’écriture entrepris il y a plusieurs années désormais. La création de cet univers a tout simplement été fantastique. Pour la première fois de ma modeste carrière d’écrivaine, j’ai fait preuve d’un sérieux et d’une rigueur à toute épreuve. Tout d’abord, il m’a fallu puiser dans mes compétences de chercheuse et historienne pour dresser les grandes lignes de cette fresque ambitieuse (et toujours inachevée). Le XIXe siècle exerce depuis toujours sur moi une étonnante fascination. La période de la Belle Epoque est ainsi devenue au fil du temps, de mes études et de mes lectures, mon bac à sable par excellence dans lequel se mêle d’innombrables événements. Je me suis ainsi basée sur l’Exposition Universelle de 1900 à Paris pour situer l’action. J’ai alors saisi l’un des phénomènes à la mode de cette période : l’occultisme, et j’ai secoué très fort pour obtenir un cocktail détonnant !

Le Paris de 1900 est tout simplement fascinant. Cette année de bascule entre le 19e et le 20e est celle de toutes les promesses, à la fois sur le plan technologique (apparition de l’électricité, des premiers moteurs, de la photographie), mais aussi sur le plan sociétal. A Paris, en 1900, les mendiants côtoient quotidiennement les grands mondains et bourgeois dans une indifférence totale. Il y a ces arrondissements malfamés avec les bandes d’apaches en devenir, et puis les beaux quartiers où se trouvent le Tout-Paris pour aller au théâtre ou manger au Maxim’s dans des ambiances feutrées et romantiques. Mais c’est aussi le Paris des sociétés occultes et du spiritisme où les français d’alors (et bien d’autres) vouaient en cette discipline une croyance dépassant de très loin les religions pluriséculaires et tout aussi ancrées dans les mœurs. Il y avait ainsi des bars secrets ou non aux ambiances morbides, mais aussi de nombreuses soirées où des voyantes grassement rémunérées mettaient l’ambiance ! Ce sont toutes ces choses que j’ai essayé de retranscrire dans ce roman.